Julien Cortey dresse le bilan d'une saison enrichissante !

Julien Cortey dresse le bilan d'une saison enrichissante !


Arrivé à la fin de l'été 2022, Julien Cortey est un coach qui place l'humain au coeur de son management. Ambitieux et fier d'être Rochelais, il revient sur l'exercice 2022/2023. Nous sommes allés à sa rencontre !

On sait que vous avez connu une saison parfois compliquée, quel bilan dresses-tu ?

"Si on prend la saison au global, on peut dire qu'elle est plutôt positive sachant qu’on avait le statut de promu ! Le Club découvrait la division, moi aussi, tout comme plusieurs joueurs. Si on nous avait dit en début de saison qu’on terminerait douzièmes, à deux places des playoffs, tout le monde aurait signé directement ! Le jeu proposé sur la deuxième partie de saison était plutôt intéressant, on a réussi à battre des grosses équipes comme Saint-Quentin, Vichy ou Antibes. Après, si on creuse un peu plus, c’est sûr que la saison a été compliquée et fatigante avec trois phases ; un début de saison poussif, puis on a fait quelques ajustements avec un temps d’adaptation et une meilleure deuxième partie de saison.

On est arrivé tard sur le marché et on a commencé le championnat par des grosses équipes. On en parlait en début d’année, en disant que si on démarrait à 0-5 c’était possible. Et c’est ce qu’il s’est passé. En plus du calendrier, on a aussi eu une préparation physique tronquée avec le réaménagement de la Salle. La saison a été faite de momentum, avec des séries de victoires, mais aussi de défaites. On a été dans le dur, mais les joueurs n’ont jamais rien lâché, à l’image de l'ensemble des acteurs du Club qui ont gardé le cap ! Sans parler basket, on avait une équipe à l’image du Club, avec une vraie résilience. Le groupe était vraiment soudé, il y avait une émulsion autour d'Arnauld, tous les gars voulaient gagner pour lui. Quand tu crées ça dans un monde professionnel, c’est beau ! J’ai apprécié bosser avec chacun, car ils ont travaillé vraiment dur. C’est sûr que c’était difficile de faire l’ajustement quand les résultats n’allaient pas."

La Pro B est très solide et de plus en plus homogène. Que penses-tu du niveau ?

"Je connaissais la Pro B, mais quand on est bord terrain, c’est encore autre chose. Ce qui m’a le plus marqué, c’est la dimension physique et athlétique. La Pro B est la deuxième division la plus forte d’Europe et il y a un vrai gap avec la NM1. On l’avait mesuré, mais peut-être pas assez. Ça va plus vite, plus haut et c’est plus fort. Tout est un peu mieux et ça c’est propre à la Pro B. C’est aussi très hétérogène en termes de budget, il y a des gros clubs avec de vrais budgets et quand on se frotte à eux, c’est compliqué. Notamment sur la longueur d’un match car ils ont dix joueurs de très haut niveau. On a craqué sur certains matches même si on a réussi à en prendre quelques-uns. Mais c’est le charme de la Pro B ! Le niveau est très dense, tout le monde peut battre tout le monde. Les qualités athlétiques priment parfois sur la technique, tactique ou l’aspect plan de match."

 

Individuellement, c’était ta première année en tant que coach en Pro B, qu'est-ce que tu en a pensé ?

"Le sentiment qui prédomine, c’est celui du devoir accompli. Aymeric et Charles m’ont fait confiance et je suis content d’avoir pu leur rendre en validant l’objectif de maintien. C’était le plus important pour moi donc je suis satisfait. À titre individuel, c’était une saison fatigante, usante, avec des montages russes en termes d’émotions, avec des moments très bas et d’autres très forts. En tant que jeune coach, j’ai beaucoup appris sur les autres, sur moi et sur la gestion du stress. Jusqu’ici, j’ai toujours eu la chance d’avoir des bonnes saisons et je ne m’étais jamais retrouvé dans cette situation, dos au mur. Je suis content de ma réaction et d’avoir gardé le cap, sans changer. J’ai cru en ce que je faisais, ce que je proposais et je m’y suis accroché. J’ai gardé mes convictions, ma ligne directrice et celle du Club. Je pense que j’ai progressé. Quand je fais le bilan, j’avais choisi le Stade Rochelais par rapport aux discours d’Aymeric et de Charles et du projet qu’ils me proposaient. Et je suis très content d’avoir fait ce choix, car les valeurs sont restées fidèles à ce qu’on m’avait dit. Je suis très fier de faire partie du projet et du Club, car je partage toutes ces valeurs. Je remercie vivement les actionnaires, le président et Aymeric pour la confiance accordée et je pense avoir fait le meilleur choix possible et la perspective est incroyable."

L’année prochaine, Rouen fera son retour en Pro B, le Club historique de Pau et celui de Fos-sur-Mer descendent de Betclic Elite avec de gros budgets. Le championnat va être encore plus relevé ?

"La saison prochaine, le niveau va encore monter d’un cran. Il y a des grosses équipes, comme Pau et Fos-sur-Mer qui descendent de Betclic Elite ou encore Rouen qui arrive de NM1. Le budget moyen va donc augmenter et ils vont être de plus en plus homogènes. Cette année, la Pro B était déjà hyper compétitive, mais l’année prochaine ça va être encore plus fort. De notre côté, on tire les enseignements de cette saison ; je pense que sur l’extérieur on a manqué d’adresse derrière la ligne et de qualités athlétiques à l’intérieur, donc on axe le recrutement là-dessus. Je suis un coach plutôt défensif, on va garder notre ADN, mais on va essayer d’être beaucoup plus dangereux derrière la ligne extérieure. Les deux axes majeurs du recrutement sont l'adresse sur les lignes extérieures, avec des qualités athlétique à l’intérieur."

 

En septembre dernier, tu nous disais que tu connaissais déjà la Salle en tant que coach adverse et que tu avais hâte de passer de l’autre côté. Après une saison que penses-tu de Gaston Neveur ?

"Il se passe quelque chose dans cette Salle. Après les travaux de cet été on était impressionné. Cette Salle est géniale, ça bouillonne et il y a une vraie identité Club. Les supporters nous ont porté et tellement apporté. Quand on était dans le dur, on a vu que peu importe les résultats, les discours, les valeurs et les attitudes n’ont jamais changé. Les supporters ont toujours répondu présent, même à 1-8 la Salle était pleine. Cette saison est une vraie réussite de Club, au sens large. C’est grâce au soutien des bénévoles, des salariés, des dirigeants, des supporters mais aussi grâce à l’environnement serein et bienveillant que l'équipe a pu relever la tête et trouver les ressources nécessaires pour se maintenir. Un grand merci à eux !"